Je veux persister à percevoir le cinéma comme un art et non comme une industrie.
Les histoires portées par cet art sont plus nombreuses et plus diverses que celles qui percent à travers le filtre de plus en plus normatif de la « production de contenu ». Le cinéma est et doit être autre chose qu’un liquide numérique uniforme voué à remplir les réservoirs des plateformes de diffusion web, des télévisions et des salles dont les visées commerciales passent par la vente de données, d’espaces publicitaires et de produits qui lui sont complètement étrangers.
Le cinéma est un langage qui déborde largement le cadre des grands écrans, mais ce cadre spectaculaire est encore son sanctuaire le plus sûr. Pour pérenniser cette langue chatoyante, qui offre à nos cultures et à notre humanité un miroir des plus transparents, il est essentiel d’en démultiplier les manifestations, jusqu’aux frontières les plus avancées de nos territoires.
Avant l’électricité, les histoires marchaient de hameau en hameau. Seules celles qui méritaient d’être retenues et répétées se rendaient au bout de la route. Nous avons la chance, désormais, que nombre d’histoires coulent jusqu’à nous telles des rivières. Souhaitons-nous de savoir trouver, dans ces flots, mais aussi sur les chemins qui les bordent, les histoires qu’à notre tour nous voudrons retenir.
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