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Bernard Émond

 

Cinoche n’est pas un festival comme les autres. Ce n’est pas un festival pour les critiques, pour les médias ou pour ce qu’on appelle « l’industrie du cinéma ». Il n’y a ni paillettes, ni beau linge, ni glamour. C’est un festival pour le public, juste pour le public, pour les gens qui aiment le cinéma et qui aiment voir des films dans une salle obscure en compagnie d’autres spectateurs. Ça a l’air d’une évidence, mais à l’ère de Netflix et d’internet, ça ne l’est plus. Or, l’essence du cinéma est là : dans une salle de cinéma, nous sommes à la fois seuls avec le film (et nous pouvons lui consacrer toute notre attention), et en même temps seuls avec d’autres : notre regard a une dimension collective : nous faisons partie d’un public. Nous ne sommes pas isolés avec notre ordinateur, notre tablette, ou notre téléviseur. Nous sommes volontairement captifs du film et nous pouvons partager pensées et émotions avec nos semblables. On dit souvent que de nos jours les liens humains se distendent et que nous les avons remplacés par des rapports techniques avec nos machines. Le cinéma permet autre chose. Il peut créer des liens. C’est ce que Cinoche fait admirablement. Depuis 20 ans, j’y suis venu avec presque tous mes films et je ne connais pas de festival où la rencontre entre un cinéaste et le public de son film est plus riche. Je souhaite longue vie à Cinoche, à ses organisateurs et ses bénévoles, et surtout, aux spectateurs de Baie-Comeau, qui ont fait de ce festival ce qu’il est.